PAUL HAIM, LA PETITE ESCALÈRE
«La Petite Escalère est le fruit d’un hasard», écrit Dominique Haim, fille du marchand d’art Paul Haim, «une aventure extraordinaire qui a duré un demi-siècle…»
À la fin des années 60, l’épouse de Paul Haim, Jeannette Leroy, achète une ferme appelée «La Petite Escalère» à Saint Laurent de Gosse, entre Bayonne et Biarritz sur la côte Basque. Jeanette Leroy avait décidé de mettre fin à sa carrière de photographe de mode pour se consacrer au dessin figuratif. Le couple commence à passer de plus en plus de temps à La Petite Escalère et acquiert au cours des années suivantes 28 hectares de forêt et de prairies entourant la ferme.
Paul Haim était à cette époque un marchand d’art connu. Dans ses galeries parisiennes, il présente Klee, Kandinsky, Picasso, Wols, Fautrier, Klein, Cárdenas, Étienne-Martin, Metcalf, Wols, Domoto…
Haim a rencontré une multitude d’artistes, dont certains sont devenus des amis, et a organisé dans les années 1970 une exposition de sculpture au Japon. Il a pu acheter certaines des pièces – qui ont été rapidement installées dans le jardin de la Petite Escalère – marquant le début de sa propre collection.
Le jardin a été planté de manière à ce que les sculptures soient en partie dissimulées ; la feuille d’un chêne deviendrait indiscernable de l’un des arbres en bronze de Matta; l’une des structures d’Oteiza trouverait sa place dans l’une des grandes prairies…
C’était la nature qui devait dominer…
Une simple rose n’émeut-elle pas autant qu’un des mobiles de Calder ou l’une des sculptures d’Augustin Carden ?
Jeannette Leroy était particulièrement attachée à l’idée de la disparition des sculptures dans la nature et à l’arrivée de chaque nouvelle oeuvre, elle se mettait à planter massivement. Très vite, le couple a ressenti le besoin d’engager un jardinier et a commencé à travailler avec Gilbert Carty.
Carty a travaillé avec Paul et Jeannette pour imaginer un cadre approprié à la sculpture.
Des traverses de chemin de fer se frayent un chemin au milieu d’une bambouseraie, d’un potager et d’un sous-bois, avant de confronter le visiteur à une sculpture d’Antoine Bourdelle…
Après la mort de Paul Haim, sa fille Dominique a repris le jardin, mais a malheureusement été contrainte de le fermer après des inondations répétées qui risquaient d’endommager les œuvres d’art.
Photo credits: @Christies