Créé en 2008 par Guillane et Gwendolyn Kerschbaumer, tandem de sœurs franco-autrichiennes, Atelier Areti se distingue par ses meubles et luminaires pensés pour interagir avec l’espace, entre recherche formelle et ligne sculpturale.
Fruit d’un long processus de réflexion, la création en 2008 d’Atelier Areti apparaît comme une évidence pour les deux sœurs. Guillane et Gwendolyn Kerschbaumer ont baigné depuis leur plus jeune âge dans un environnement artistique aux influences variées, mêlant l’art africain et les meubles tyroliens primitifs.
Toutes deux optent pour un parcours axé autour de l’art et de l’architecture qui leur révèle l’importance de la forme et de la ligne. Guillane suit des études en histoire de l’art et archéologie à La Sorbonne Paris puis de design produit à la Central Saint Martins de Londres avant de travailler quatre ans dans un bureau d’architecture intérieur à Londres où elle décide de s’installer.
De son côté, Gwendolyn – diplômée en arts visuels de l’université américaine Duke, avec une spécialisation en sculpture abstraite, d’un master en architecture de l’université d’Harvard complété d’un autre master en études architecturales avancées à l’ETH Zurich – a collaboré avec plusieurs bureaux d’architecture notamment à Rotterdam, Berlin et Amsterdam. Elle a également été responsable de la recherche pendant trois ans au laba (architecture + urbanisme), au sein du groupe du professeur Harry Gugger à l’EPFL Lausanne.
L’entente complice des deux sœurs, leur audace créatrice et leur goût commun pour l’objet les conduit naturellement à fonder en 2008 leur propre studio. Si les premières années sont un peu compliquées du point de vue logistique, les deux trentenaires habitant chacune une ville différente, le duo se fait peu à peu un nom dans l’univers du design. Un nom synonyme d’excellence (« Areti » en grec). Guillane et Gwendolyn ont en effet choisi de produire leurs pièces à la demande, offrant tous les avantages du sur-mesure : « La production industrielle, ce n’était pas pour nous. Nous avons préféré prendre le contre-pied. Nous nous sommes lancées dans le design car nous souhaitions pouvoir être créatives, se laisser porter par nos intérêts, et ne pas se limiter par certaines contraintes liées à la production en grande série » explique Gwendolyn.
Privilégiant une fabrication européenne, les deux sœurs travaillent avec plusieurs manufactures en Allemagne qui les accompagnent dans leur démarche de produire à petite échelle, tout en utilisant des méthodes de fabrication sophistiquées. Le travail est à la fois artisanal et novateur – car les nouvelles technologies LED, les nouvelles possibilités qu’offrent les machines high-tech ouvrent de nouvelles possibilités sur le plan artistique.
Le tandem met également un point d’honneur à n’utiliser que des matériaux nobles, durables, européens – le marbre provient ainsi d’Italie et de Grèce, le chêne du centre de l’Europe.
Une dizaine d’années plus tard, l’équipe Atelier Areti s’est étoffée et compte désormais une douzaine de personnes réparties à Trieste, à Londres, en Allemagne… Un pari osé que de piloter à distance une telle entreprise mais réussi à en juger les multiples commandes d’architectes et d’architectes d’intérieur qui plébiscitent leurs collections minimalistes axées sur la dimension sculpturale de l’objet. Un parti-pris assumé : « On ne vient pas purement du design produit et c’est quelque chose d’important pour nous. Lorsque l’on réalise un luminaire ou un meuble, on ne pense pas seulement à l’objet et à la sculpture qu’est l’objet lui-même, mais à l’objet dans l’espace c’est-à-dire à la manière dont cet objet transforme ou interagit avec l’espace, à la manière dont il vient lui donner du rythme, de la vie. Le luminaire, au départ c’était un accident, mais on s’est tout de suite senties à l’aise avec cette dimension sculpturale qui nous était familière. Il suffit de regarder nos collections pour se rendre compte de l’intérêt que l’on porte à l’espace et à l’objet ».
Si les deux sœurs confessent ne pas avoir d’influences particulières lorsqu’elles dessinent leurs pièces, ce qu’elles recherchent avant tout c’est une certaine pureté, un certain équilibre : « Nos meubles sont plutôt solides et monolithiques tandis que nos lampes sont tantôt délicates, tantôt plus solides. Nous n’aimons pas l’idée d’un intérieur homogène et statique, on recherche une certaine diversité, il faut que cela reflète la vie. Ce qui nous importe c’est de créer une variété d’émotions. ».
Un travail autour de la ligne et de l’élégance qui passe aussi par un jeu avec les formes géométriques. L’un de leurs luminaires phare, l’applique Disc and Sphere, repose ainsi sur une sphère au centre d’un cercle, et tout l’enjeu pour le duo a ensuite été d’en décliner une série de variations en jouant avec cette perfection, en décalant par exemple la sphère pour créer quelque chose de moins parfait : la Disc and Sphere Asymmetrical. Atelier Areti devait d’ailleurs en présenter cette année une nouvelle déclinaison baptisée Disc and Sphere in evolution célébrant les dix ans d’existence de l’applique dans le cadre de leur installation Hormé au Salon de Milan, ainsi qu’une deuxième installation en partenariat avec Elisa Ossino. Ce n’est que partie remise, ces projets ayant été repoussés à l’année prochaine.
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