SAVIN COUËLLE, UN ARCHITECTE EN OSMOSE AVEC LA NATURE
Marchant dans les pas de son illustre père, l’architecte Jacques Couëlle, Savin Couelle cultive dès les années 1960 le même rapport harmonieux à la nature, la même approche organique. Disparu en juin dernier à l’âge de 91 ans, il laisse une empreinte architecturale forte.
Si Savin Couëlle est né en France, à Aix-en-Provence, c’est en Italie qu’il décide de passer sa vie, et plus précisément en Sardaigne, une île à laquelle il voue un amour profond. Après avoir fréquenté l’École des Beaux Arts de Paris et étudier un temps l’architecture, Savin Couëlle s’installe à Madrid où il assiste le chef décorateur Georges Wakhévitch sur de nombreux tournages. Il travaille ainsi pendant sept ans comme décorateur pour le cinéma jusqu’à ce que son père, l’architecte Jacques Couëlle, vienne le solliciter au début des années 1960 pour l’aider à bâtir l’hôtel Cala di Volpe sur la Costa Smeralda dont il est l’un des grands acteurs du développement touristique.
Cette aventure le pousse à s’installer à Porto Cervo et marque le début d’une longue collaboration entre les deux hommes qui érigeront un chapelet de villas balnéaires le long de la côte, toutes bâties selon les principes de l’architecture organique pensée pour se fondre dans l’environnement.
Au fil des ans, cet architecte à la personnalité discrète se constitue une équipe d’artisans triés sur le volet qu’il forme lui-même et qui l’accompagne toujours plus loin dans sa volonté d’expérimentation.
Loin de chercher à domestiquer la nature, Couëlle préfère en épouser les contours. Pour cela, il privilégie avant tout les matériaux bruts, naturels et locaux comme la pierre ou le bois. Il élimine les lignes et les angles au profit des courbes.Crédit photo www.tizianocanu.it
Ses intérieurs rappellent parfois la forme d’une grotte troglodytique dans laquelle on s’enfonce pour découvrir de nouvelles surprises visuelles, à l’image de ces escaliers sculptés dans la pierre qui ponctuent l’espace, de ces plafonds habillés de branches et de troncs ou encore de ces multiples niches rythmant les volumes.
Tout est fait pour concevoir des espaces de vie harmonieux, pour brouiller la limite entre intérieur et extérieur. Entre art et architecture, ses créations sont comme des sculptures intégrées aux sites qu’elles occupent et révèlent toute la beauté de l’île. Travaillant dans le respect du lieu, de son histoire, de la tradition, il développe un langage architectural primitif, instinctif, imitant le paysage existant.
Pour imaginer ses constructions, l’architecte compose également avec les éléments, en plaçant par exemple les fenêtres en fonction de la course du soleil pour laisser entrer un maximum de lumière dans les pièces qui se révèlent particulièrement spacieuses.
Omniprésent, le blanc ajoute à la pureté de l’ensemble. Simple en apparence, ce style méditerranéen dissimule en réalité une véritable prouesse architecturale dont l’engouement va très vite dépasser les frontières italiennes. La jet-set internationale se laisse en effet séduire par cette esthétique unique et les chantiers se multiplient, que ce soit en Espagne, en Australie, en Suisse, en Nouvelle-Zélande, à Dubaï ou aux États-Unis.
Aujourd’hui, les villas Couëlle sont plus que jamais plébiscitées pour leur authenticité et sont parmi les plus recherchées sur le marché de l’immobilier.
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