

Casa Mollino, l’œuvre mystique d’un génie polymathe
L’Italien Carlo Mollino incarne l’archétype du créateur total, un esprit libre et indomptable dont l’œuvre défie les classifications.
Architecte, designer, photographe, écrivain, skieur, pilote de voltige et professeur au Polytechnique de Turin, il traverse le XXe siècle en électron libre, imprégnant chaque projet d’une vision aussi audacieuse que personnelle.
Dans les années 1930, il est l’un des rares à insuffler une part de surréalisme au Mouvement Moderne, anticipant ainsi l’architecture contemporaine.
Sa quête obsessionnelle du détail trouve son apogée dans un lieu unique : son appartement de Turin, aujourd’hui transformé en musée par Fulvio et Napoleone Ferrari, père et fils passionnés par son œuvre.
Loué en 1960, ce refuge dans la villa Avondo, une demeure de style français de 1888 sur les rives du Pô, devient son sanctuaire secret.

Contrairement à ses autres résidences, il ne l’habitera jamais. Pendant huit ans, il y compose un théâtre intime, un espace mystique et ésotérique pensé pour accompagner l’âme de son créateur vers l’au-delà.
Selon Fulvio Ferrari, le lieu est un « Livre des morts » moderne, écrit non pas avec de l’encre, mais avec « des carreaux, des tapis, des miroirs et des objets anciens ».


Dès l’entrée, l’or s’impose. Évoquant à la fois la splendeur baroque et la lumière divine. Le sol est recouvert de carreaux de céramique de Vietri, l’une des expressions les plus vivantes et colorées de l’artisanat italien. Les cloisons japonisantes en bois et plexiglas créent une séparation subtile des espaces, tout en offrant une atmosphère intime.

Sous les deux imposante lanternes Japonaises en papier du salon et de la salle à manger, la moquette profonde est recouverte de tapis Kilim, qui ancrent l’ensemble dans une élégance feutrée.

Les papiers peints représentant des scènes de nature, prolongent visuellement le paysage extérieur. Tandis que des miroirs stratégiquement placés démultiplient les perspectives et jouent avec la lumière naturelle.


Le mobilier, un savant mélange de ses propres créations et d’objets chinés, joue sur les contrastes.
Les chaises Tulip d’Eero Saarinen aux lignes organiques semblent en suspension autour de la table effilée en marbre qu’il a lui-même dessinée.
Elle évoque l’aérodynamisme des voitures de course – autre passion du créateur.
Quant aux lampes, elles tiennent plus de la sculpture rituelle que du simple luminaire.

Chaque pièce est une mise en scène.

Un point focal impressionnant se trouve sous le sublime lustre Venini ; deux palourdes Tridacnes qui mènent à un balcon à la vue imprenable sur le Pô.
Elles évoquent les demeures abandonnées par des mollusques géants, métaphore de la maison que Mollino laissera derrière lui.
Parmi les éléments les plus intrigants, on trouve également une collection de papillons épinglés : Mollino était fasciné par la métamorphose sous toutes ses formes, qu’il s’agisse de la transformation biologique du papillon ou de la transfiguration d’un corps à travers la pose, la lumière et le cadrage en photographie.



L’ombre de l’Égypte plane sur ce temple personnel.
Sa chambre aux drapés somptueux, conçue comme une antichambre funéraire – et dont la porte est celle d’un aéronef – renvoie aux chambres mortuaires des pharaons.
Son lit sculpté de serpents, à l’image d’une barque, semble prêt à voguer vers l’éternité.
La Casa Mollino est une architecture du passage, un espace où se mêlent et s’affrontent différents opposés : vie et mort, nature et artifice, artisanat et technologie. Chaque élément de cet intérieur témoigne de la quête de Carlo Mollino pour brouiller les frontières entre ces réalités, en créant un environnement où les matériaux traditionnels et modernes coexistent harmonieusement.

Aujourd’hui, ce musée nous plonge dans l’univers fascinant et habité d’un créateur qui cherchait à provoquer l’émerveillement. Comme il l’écrivait lui-même : « Quiconque n’est pas une bête et a donc la conscience et la dignité d’un être humain, le plus pauvre des êtres humains qui n’a jamais renié sa propre individualité, ressentira ce besoin : celui d’être enchanté et d’enchanter, de s’exprimer. »
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Casa Mollino,
l’œuvre mystique d’un génie polymathe
L’Italien Carlo Mollino incarne l’archétype du créateur total, un esprit libre et indomptable dont l’œuvre défie les classifications.
Architecte, designer, photographe, écrivain, skieur, pilote de voltige et professeur au Polytechnique de Turin, il traverse le XXe siècle en électron libre, imprégnant chaque projet d’une vision aussi audacieuse que personnelle.
Dans les années 1930, il est l’un des rares à insuffler une part de surréalisme au Mouvement Moderne, anticipant ainsi l’architecture contemporaine.

Sa quête obsessionnelle du détail trouve son apogée dans un lieu unique : son appartement de Turin, aujourd’hui transformé en musée par Fulvio et Napoleone Ferrari, père et fils passionnés par son œuvre.
Loué en 1960, ce refuge dans la villa Avondo, une demeure de style français de 1888 sur les rives du Pô, devient son sanctuaire secret.
Contrairement à ses autres résidences, il ne l’habitera jamais. Pendant huit ans, il y compose un théâtre intime, un espace mystique et ésotérique pensé pour accompagner l’âme de son créateur vers l’au-delà.
Selon Fulvio Ferrari, le lieu est un « Livre des morts » moderne, écrit non pas avec de l’encre, mais avec « des carreaux, des tapis, des miroirs et des objets anciens».

Dès l’entrée, l’or s’impose. Évoquant à la fois la splendeur baroque et la lumière divine.
Le sol est recouvert de carreaux de céramique de Vietri, l’une des expressions les plus vivantes et colorées de l’artisanat italien.
Les cloisons japonisantes en bois et plexiglas créent une séparation subtile des espaces, tout en offrant une atmosphère intime.

Sous les deux imposante lanternes Japonaises en papier du salon et de la salle à manger, la moquette profonde est recouverte de tapis Kilim, qui ancrent l’ensemble dans une élégance feutrée.
Les papiers peints représentant des scènes de nature, prolongent visuellement le paysage extérieur. Tandis que des miroirs stratégiquement placés démultiplient les perspectives et jouent avec la lumière naturelle.


Le mobilier, un savant mélange de ses propres créations et d’objets chinés, joue sur les contrastes.
Les chaises Tulip d’Eero Saarinen aux lignes organiques semblent en suspension autour de la table effilée en marbre qu’il a lui-même dessinée.
Elle évoque l’aérodynamisme des voitures de course – autre passion du créateur.
Quant aux lampes, elles tiennent plus de la sculpture rituelle que du simple luminaire.

Chaque pièce est une mise en scène.

Un point focal impressionnant se trouve sous le sublime lustre Venini ; deux palourdes Tridacnes qui mènent à un balcon à la vue imprenable sur le Pô.
Elles évoquent les demeures abandonnées par des mollusques géants, métaphore de la maison que Mollino laissera derrière lui.

Parmi les éléments les plus intrigants, on trouve également une collection de papillons épinglés : Mollino était fasciné par la métamorphose sous toutes ses formes, qu’il s’agisse de la transformation biologique du papillon ou de la transfiguration d’un corps à travers la pose, la lumière et le cadrage en photographie.

L’ombre de l’Égypte plane sur ce temple personnel.
Sa chambre aux drapés somptueux, conçue comme une antichambre funéraire – et dont la porte est celle d’un aéronef – renvoie aux chambres mortuaires des pharaons.

Son lit sculpté de serpents, à l’image d’une barque, semble prêt à voguer vers l’éternité.
La Casa Mollino est une architecture du passage, un espace où se mêlent et s’affrontent différents opposés : vie et mort, nature et artifice, artisanat et technologie. Chaque élément de cet intérieur témoigne de la quête de Carlo Mollino pour brouiller les frontières entre ces réalités, en créant un environnement où les matériaux traditionnels et modernes coexistent harmonieusement.

Aujourd’hui, ce musée nous plonge dans l’univers fascinant et habité d’un créateur qui cherchait à provoquer l’émerveillement.
Comme il l’écrivait lui-même : « Quiconque n’est pas une bête et a donc la conscience et la dignité d’un être humain, le plus pauvre des êtres humains qui n’a jamais renié sa propre individualité, ressentira ce besoin : celui d’être enchanté et d’enchanter, de s’exprimer. »
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